De l’art du « believing mirror »…


Hein ? I beg your pardon ?  Quoi ? What ? Mais qu’est-ce que c’est que donc que quoi ? Believing ? Mirror ? Mmmmh. Pas simple ? Mais si. Très. Comment expliquer, et faire comprendre ? Par l’exemple ? Oui, tiens, bonne idée. Allez, je me lance. En direct de mes insomnies.

Allez, c’est parti 🙂

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Quelque part entre samedi et dimanche, à l’heure des insomniaques anonymes – Combien étions-nous entre trois et quatre, tout  à l’heure ? Il y a tous ceux qui tournent, se retournent, ruminent, ouvrent un oeil tout doucement pour regarder l’heure, Aiiiiie carrrraaaaaaamba, ce temps qui file à toute vitesse jusqu’à l’heure du réveil qui doit sonner, qui va sonner, qui sonne, bordel. GrrrhhhHHH. Il y a aussi ceux lovés sous la couette, je lis ou je lis pas ? Un bon roman, un polar, ou quelques pages d’une bio ou d’un essai soporifique… Oui, mais si j’allume la lumière, je vais me réveiller pour de bon… Une série télé ? Avec un casque ? Je vais dans le salon ? D’autres, debout dans la cuisine, à moitié endormis, je mange ? je bois ? Je pourrais me faire des pâtes, tiens, des coquillettes ? Avec un peu de comté râpé ? C’est bon ça, les sucres lents. D’autres, encore, qui se retrouvent assis à leur bureau, un stylo ou une souris à la main, et si j’écrivais ? Tiens, oui, ça, c’est une bonne idée…. Oui, mais quoi ? Ou alors, je pourrais travailler. M’avancer. Non, je sais, je vais essayer la méditation. Avec Christophe André. Ou John Kabat Zinn, comme ça je pratiquerai mon anglais. Ah mais j’ai une autre idée, il n’est que 21h à New-York, à peine 10 h du matin à Séoul, je pourrais téléphoner, papoter avec mes amis, de tout et de rien. Aussi.

C’est fou cette vie nocturne parallèle. C’est fou, c’est incroyable de savoir qu’on est si nombreux à vivre ce moment de la nuit, les yeux grands ouverts. Qu’on est très nombreux, mais aussi très différents. Pas le même âge, ni le même sexe, pas la même vie, pas les mêmes appétits, même pas les mêmes failles, ni les mêmes fragilités. Rien, nada, ou presque. Une envie de sens, peut-être. Une volonté d’être plus en accord avec soi. Un besoin d’agir. Et, je crois bien, une putain de capacité… carrément envahissante à… « penser trop » 🙂

Depuis que j’ai pris conscience de cette foule anonyme qui se retrouve au milieu de la nuit, chacun chez soi… Mes insomnies sont plus douces, plus drôles, plus constructives, mêmes. Et l’air de rien, elles se font plus discrètes. Parfois même, le temps d’une nuit, ou deux, hop, elles se barrent ailleurs, loin, et je redécouvre avec délice Morphée et ses petits bras musclés.

Bref, il y a donc quelques heures, les yeux grands ouverts sous ma couette, je réfléchissais à mon envie de changer de vie. Professionnelle. Mon envie de changer de comportement. Financier. Mon envie de changer. Plein de choses. Mon envie d’être alignée, en fait. En accord. Mon besoin de libérer ma créativité pour trouver mon centre de gravité.

Oser renoncer à mon vieux moi, chenille, et prendre le risque du papillon, même maladroit. Oser se regarder dans un miroir non déformant et découvrir que, mais non, contrairement au regard que l’on nous renvoie, parfois, soi, ou d’autres, l’on n’est pas un vilain petit canard, mais non, juste un joli cygne qui n’a pas encore trouvé sa place. Qui n’a pas encore imposé son originalité. Sa différence. Sa présence tranquille. Merci Agnès, pour ce cadeau, ce miroir « non déformant ».

Merci Sybille. Oui, c’est vrai, pas simple de se séparer de quelque chose ou quelqu’un qu’on appelle mon amour (moi, c’est mes insomnies ;-)). Me rendre compte que c’est de moi que je parle. Mon vieux moi, chenille, mes casseroles et mes failles avec qui je vis mal, mais que je connais. Bien. Très bien. Trop bien. Ca fait si longtemps qu’on vit ensemble 😉 C’en est presque confortable. Rassurant. Alors que l’inconnu, hein… 🙂

Merci les filles, merci mes believing mirrors d’un instant. Instant fugace, instant crucial, souriant, tendre, intelligent, acéré. Mais oui, le fou rire arrive, irrépressible, heureux, gourmand, tellement plein de vie. L’air de rien, sans que rien ne semble changer, tout de suite. La certitude est là. Il y a un avant. Et un après. D’un coup, on a grandi. Et, vite, hop, hop, on a aussi fait un petit bisou d’amour en passant, à la petite fille (ou au petit garçon), que l’on est encore. Toujours. Et heureusement 😉

Bluffée par ses believing mirrors d’un instant, la miss YA. Bluffée, et pleine d’énergie souriante.

Merci les filles. Merci Christie, merci Julia.

Si on prend 5 minutes pour se souvenir, et réfléchir. On est tous entouré de believing mirrors et de sparring partners potentiels. Des hommes et des femmes bienveillants, tendres, futés et malicieux qui vous portent, et vous soutiennent. Entièrement. Vous titillent et vous renvoient la balle. What ever what. Ever. Ou pas. Peu importe finalement, si cela ne dure qu’un instant. Si cela ne concerne qu’un de nos projets.

L’essentiel est ailleurs. Profitons-en !

2 réflexions sur “De l’art du « believing mirror »…

  1. Superbe texte, miss Ya, et vive les insomnies! Les believing mirrors, oui, tu as raison, nous en avons tous autour de nous. Et j’en connais une qui, cette nuit, ne dormait pas non plus…

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